lundi 9 mars 2015

Hypatie d’Alexandrie : Une scientifique victime d’une mésentente ?

HYPATIE
Hypatie d’Alexandrie est une scientifique de l'Antiquité. Les textes à son sujet sont souvent contradictoires: en effet, les sources sont souvent postérieures, et sa mort violente prête à romancer. 
Hypatie D'Alexandrie

Née vers 370 à Alexandrie, elle est la fille de Théon d’Alexandrie. Hypatie à hérité de l’esprit mathématique de son père qui l’a initiée très jeune aux sciences. Elle l’a assisté dans la réalisation d’un commentaire de « l’Almageste de Ptolémée» et dans une nouvelle version des «Éléments d’Euclide» .  À la mort de son père, elle reprend la direction du musée d’Alexandrie et y enseigne la philosophie et l’astronomie. D’après la Souda (encyclopédie grecque de la fin du IXe siècle) elle a aussi écrit les commentaires sur l’arithmétique de Diophante et sur les coniques d’Apollonius.



Synésios de Cyrène
Grâce aux souvenirs que son disciple Synésios (futur évêque de Cyrène) écrivit dans sa correspondance, nous avons un peu plus de renseignements sur son enseignement philosophique que sur son travail de recherche en mathématiques et en astronomie. Dans sa maison à Alexandrie elle forma un cercle intellectuel composé de disciples qui venaient de tout l’Orient pour étudier durant de nombreuses années pour certains. Souvent issus de familles riches et influentes, ils finissaient par occuper des postes importants dans l’administration impériale ou ecclésiastique. Hypatie leur enseignait un système de pensée platonicien. Ils tenaient ce savoir secret refusant de le partager avec des gens de rang social inférieur.






Hypatie n’en est pas pour autant un génie novateur: si on s’accorde aujourd’hui à reconnaître sa capacité remarquable à maîtriser et à expliquer des sujets très ardus, on lui dénie toute invention propre. Ses recherches restent donc méconnues, les textes et les plans ayant disparu. En revanche, grâce à Synésios nous savons qu’elle l’a aidé à réalisé un astrolabe ( qui permet de mesurer la hauteur des astres et de lire l’heure en fonction de la position des étoiles et du soleil) et un hydroscope (appareil permettant de mesurer le poids de l’eau) ainsi que des cartes de géographie fiables. Elle a également démontré que la Terre était ronde et que Ptolémée avait tort en affirmant que la Terre se trouvait au centre de l’univers. Galilée confirmera sa découverte, beaucoup plus tard, à la Renaissance.



L’excellente réputation d’Hypatie fut mise à rude épreuve à cause du conflit qui existait à Alexandrie entre l’évêque Cyrille et le gouverneur Oreste. Cyrille, nouvel évêque d’Alexandrie, avait un caractère colérique et ne s’entendait pas bien avec Oreste, bien qu’il fut lui aussi chrétien, sur des différents de pouvoirs. Cette mésentente entre les deux pouvoirs avait pour effet néfaste de diviser la population, déjà véhémente de nature, en deux clans ennemis. Hypatie eu le malheur d’être une amie proche d’Oreste. Elle fut alors accusée d’empêcher leur réconciliation.



Un jour, les moines Nitrians qui étaient une secte de chrétiens fanatiques (qui soutenaient Cyrille) trouvèrent Hypatie et l’assassinèrent. Mais là encore, même sa mort reste un mystère car selon Socrate, c’est la foule d’Alexandrie, menée par Pierre le Lecteur qui va la lapider.




L’historien chrétien Socrate le Scolastique rapporte dans son histoire ecclésiastique (vers 440): «Il y avait dans Alexandrie une femme nommée Hypatie, fille du Philosophe Théon, qui avait fait un si grand progrès dans les sciences qu'elle surpassait tous les Philosophes de son temps, et enseignait dans l'école de Platon et de Plotin, un nombre presque infini de personnes, qui accouraient en foule pour l'écouter. La réputation que sa capacité lui avait acquise, lui donnait la liberté de paraître souvent devant les Juges, ce qu'elle faisait toujours, sans perdre la pudeur, ni la modestie, qui lui attiraient le respect de tout le monde. Sa vertu, toute élevée qu'elle était, ne se trouva pas au-dessus de l'envie. Mais parce qu'elle avait amitié particulière avec Oreste, elle fut accusée d'empêcher qu'il ne se réconciliât avec Cyrille. Quelques personnes transportées d'un zèle trop ardent, qui avaient pour chef un Lecteur nommé Pierre, l'attendirent un jour dans les rues, et l'ayant tirée de sa chaise, la menèrent à l’église nommée Césaréon, la dépouillèrent, et la tuèrent à coups de pots cassés. Après cela ils hachèrent son corps en pièces, et les brûlèrent dans un lieu appelé Cinaron. Une exécution aussi inhumaine que celle-là couvrit d'infamie non seulement Cyrille, mais toute l’Église d'Alexandrie, étant certain qu'il n'y a rien si éloigné de l'esprit du Christianisme que le meurtre et les combats. Cela arriva au mois de Mars durant le Carême, en la quatrième année du Pontificat de Cyrille, sous le dixième Consulat d'Honorius, et le sixième de Théodose



A partir du XIXe siècle, Hypatie a suscité un regain d’intérêt chez certains artistes et mouvements, grâce aux féministes, qui la prennent pour le symbole du libéralisme féminin à cause de sa vie qui représente la femme parfaite ( intelligente et séduisante). Ainsi au XXIe siècle, un film sortit racontant sa vie ainsi que de nombreux livres et un poème écrit par Leconte de Lisle. Voici la vie et les souvenirs qu’a laissé Hypatie d’Alexandrie, mystérieuse et troublante.



Léna SZONYI
Boubou KONATE
Modi KANTE
Marie-Line VIGNOT
Seconde 11

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